Spectacle : BRASSENS au féminin

Coralie Arguel vous propose de découvrir un Brassens devenu femme. 

 »J’ai trans-genré Brassens  »  dit-elle. 
C’est désopilant, surprenant, touchant, gonflé. C’est provoquant et c’est ce qu’on aime, du fort, du sans compromis, du musclé au féminin, ça fait du bien ! 

Si vous n’étiez pas sous le chapiteau du Festival 22 V’là Georges, si vous n’étiez pas Place de l’Hospitalet pour le vide grenier du Quartier Haut, voici venir une magnifique cession de rattrapage : Jeudi 17 novembre, 19H. Chez Sophie, Rue de la Barque catalane.

Le concept de spectacle chez l’habitant est une occasion de se retrouver dans les meilleures conditions d’écoute pour savourer des spectacles de qualité.

RÉSERVATION NÉCESSAIRE au 06 58 05 51 52

Vu par lui, le blason, paroles de Georges Brassens

Ayant avec lui toujours fait bon ménage
J’eusse aimé célébrer sans être inconvenant
Tendre corps féminin, ton plus bel apanage
Que tous ceux qui l’ont vu disent hallucinant
Ç’eût été mon ultime chant, mon chant du cygne
Mon dernier billet doux, mon message d’adieu
Or, malheureusement, les mots qui le désignent
Le disputent à l’exécrable, à l’odieux
C’est la grande pitié de la langue française
C’est son talon d’Achille et c’est son déshonneur
De n’offrir que des mots entachés de bassesse
À cette incomparable instrument de bonheur
Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques
Tendre corps féminin, c’est fort malencontreux
Que ta fleur la plus douce et la plus érotique
Et la plus enivrante en ait de si scabreux
Mais le pire de tous est un petit vocable
De trois lettres, pas plus, familier coutumier
Il est inexplicable, il est irrévocable
Honte à celui-là qui l’employa le premier
Honte à celui-là qui, par dépit, par gageure
Dota du même terme en son fiel venimeux
Ce grand ami de l’homme et la cinglante injure

Celui-là, c’est probable, en était un fameux
Misogyne à coup sûr, asexué sans doute
Au charme de Vénus absolument rétif
Était ce bougre qui, toute honte bue, toute
Fit ce rapprochement, d’ailleurs intempestif
La malpeste soit de cette homonymie
C’est injuste, madame, et c’est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu’une foule de gens
Fasse le ciel qu’un jour, dans un trait de génie
Un poète inspiré, que Pégase soutient
Donne, en effaçant d’un coup des siècles d’avanie
À cette vraie merveille un joli nom chrétien
En attendant, madame, il semblerait dommage
Et vos adorateurs en seraient tous peinés
D’aller perdre de vue que pour lui rendre hommage
Il est d’autres moyens et que je les connais
Et que je les connais

Vu par elle, paroles de Coralie Arguel…


Ayant avec lui toujours fait bon ménage
J’eusse aimé célébrer un rien dubitative
De ce corps masculin son plus bel apanage
Que celles qui l’ont vu en sont admiratives
C’eût été mon sublime chant, mon chant du cygne
Mon joli billet doux mon message au bon dieu
Et bienheureusement le mot qui le désigne
Le destine à l’inébranlable majestueux

C’est la grande beauté de la langue française
C’est son plot d’accostage c’est son grand mystère
D’offrir ce mot léger de sonorité claire
À cet incomparable instrument tubulaire

Etonnant entre tous est ce petit vocable
Quatre lettres pas plus charmantes et singulières
Il est irrévocable il est incontournable
Gloire à celle-là qui l’employa la première

Grâce à celle-là qui par envie hardiesse,
Dota du même nom en son propos joyeux
Cet appendice ferme fait de délicatesse
Permettant l’amarrage, l’abordage fameux

Dressé vers son orbite sa majesté phallique
Tendre corps masculin c’est fort délicieux
Peut nommer son pistil par ce nom érotique
ivresse épidermique qu’habitent tous nos vœux

Féministe à coup sûr rebelle et peu farouche
Au charme d’Apollon absolument captive
Etait-ce cette muse inspirée dans sa couche
Qui fit se rapprochement subitement lascive

La jolie chose soit de cette homonymie
Car c’est juste et heureux et c’est bien obligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu’un ancrage de gréement

Fasse le ciel qu’un jour dans un trait de génie
Une poétesse vive prise d’un élan fou
Le donne, rayant d’un trait toute pudibonderie
En titre de son texte sans le moindre tabou

En attendant messieurs il semblerait dommage
Et vos admiratrices en seraient bien peinées
D’aller perdre de vue que pour lui rendre hommage
Il est d’autres moyens et que je les connais