Le 25 novembre a été décrété par l’ONU, en 1999, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette année, le 25 tombant un lundi, le groupe sétois Présentes ! a décidé de faire sa manifestation, sous forme de happening, le 24 devant les Halles. Les silhouettes des femmes assassinées flottaient sur la rue Gambetta. Leurs noms ont été égrenés pour que nous ne les oubliions pas.
Le procès emblématique de cette fin d’année étant bien sûr celui des 51 violeurs de Mazan et du gourou Dominique Pélicot, procès où l’impensable est devenu réalité, le nom, la profession, la situation familiale des 51 accusés ont été énoncés. Ce sont étalés devant nous des petits bonshommes ordinaires, miteux, aux excuses comparables à celles d’un enfant pris le doigt dans un pot de confiture. Mais je crois que celle que je préfère est : « Dominique était d’accord, donc cela ne peut pas être un viol. » Pour beaucoup, l’époux continue à avoir droit de vie ou de mort sur sa femme. Si le courage et la pugnacité de Gisèle Pélicot peuvent faire avancer la notion de consentement, ce procès n’aura pas eu lieu pour rien.
Toute la manifestation a été animée par la chorale à Poils et à Paillettes et ses chansons féministes. L’une d’elles, A son Insu, célèbre tout spécialement le courage de Gisèle Pélicot :
C’est dans la culture du viol
d’occulter la parole
Il faut tout reprendre à zéro,
Brûler les contes et les héros
Par la force et le courage de Gisèle Pélicot
Cette femme qui au bois dormant
n’a pas donné son consentementLaissez le prince violant
Sombrer dans les livres d’antan
Des princesses on n’en est pas
Explosons le patriarcat
A noter la présence d’Amnesty international et du Planning familial.
Environ 150 personnes ont suivi attentivement ce rassemblement.