Marché textile en sursis


Sur la place du kiosque, le marché textile de ce mercredi, qui devait être le dernier, était un peu électrique, malgré la fraîcheur du jour. Un étrange flux d’informations circulait, de bancs en étals, colporté d’une travée à l’autre : « le placier a dit, 2 mercredis encore… ». Et chacun de vaquer à ses occupations dans la lumière d’hiver. Tout est en place : les jeunes tilleuls argentés, presque nus, le Kiosque à musique, datant du 19 ème, condamné au démontage, l’aire de jeux, un peu magrichonne avec son faux gazon, le manège, source de joie et de frustration, les 2 buvettes permanentes, La Bonbonnière et Mignon, le bassin complètement à sec au désespoir des pigeons, les quelques bancs où siègent les coutumiers, le kiosque à clés rapides, les toilettes, hors service, les poubelles, éléments de décor d’une scène mille fois répétée où se vendent et s’achètent tout un vestiaire de saison parmi les couillandres, nécessaires, du jour.

Sur l’esplanade centrale, un marché du mercredi, presque comme les autres. Et pourtant, la menace des travaux, du parking souterrain, pèse son poids d’incertitudes risquant de geler toute vie sociale et végétale, pour plus de deux années. Sur la place en sursis, notre place, le Collectif Bancs Publics veille jour et nuit. Dans ce climat de violente incertitude, Collectif et forain.e.s ont noué des liens pour défendre une place vivante. Ensemble, ils ont marché jusqu’à la mairie où une délégation de forains était reçue. Un beau moment de rassemblement et de partage pour une lutte commune dans l’intérêt de toutes et tous et même au-delà. NON au parking et sauvons notre marché pour un coeur de ville qui bat et respire.