Ce que les Sétois et les Sétoises doivent savoir sur le projet de parking souterrain Place Aristide Briand.

Vous l’aurez remarqué, L’Ancre soutient et documente la lutte contre le parking place Aristide Briand et le démentèlement du coeur de ville, lutte menée par le collectif Bancs Publics. Qui nous communique les informations suivantes.

A Sète, une fois l’illégalité accomplie, le mal est fait… Et c’est irréversible !

A ce jour, il n’existe aucune autorisation de modification des aménagements de surface de la place Aristide Briand. Aucun Permis de Construire du parking n’est consultable par les citoyens-nes. En cours d’instruction par le Service d’Urbanisme qui tente de résoudre des contradictions impossibles, le délai de publication a été reporté au 7 avril 2022. Et dans l’état actuel des règles d’urbanisme aucun Permis de Démolir ne peut être obtenu, car les tilleuls argentés de la Place, tels qu’ils sont alignés, sont protégés par leur classement au Plan Local d’Urbanisme comme « arbres remarquables à conserver sans aucune modification ou altération « .

Malgré cela et sans attendre, la Mairie a décidé de mettre en chantier, dès le début du mois de janvier, la Place Aristide Briand de manière absolument illégale.

Pour cela, il faudra :

  • Démonter le kiosque Francke datant de 1892, avec la promesse de le reconstruire, le risque de casse étant considérable (ses éléments sont fissurés à plusieurs endroits).
  • Démonter les bancs publics, le parc de jeux pour enfants, le manège, la Bonbonnière, la fontaine, le Snack Mignon, etc… avec toutes les conséquences de ces nuisances pour les Sétois-es et leurs familles, pendant plus de 2 ans et demi.
  • Déplacer, Quai d’Alger, le marché non alimentaire du mercredi, les forains savent que c’est une condamnation à mort. Déplacer la brocante du jeudi.
  • Déraciner 50 des 73 tilleuls argentés, qui à terme auraient pu atteindre 28 mètres (50 trous ont été creusés sans arrêté municipal pour soit-disant les replanter ensuite). Les chances de survie de ces arbres sont très faibles après l’amputation partielle de leur système racinaire. (Avis de plusieurs experts consultés, tels que le Groupe National de Surveillance des Arbres) (GNSA). C’est une infraction caractérisée au Code de l’Environnement qui dans son article L350-3 précise que « le fait de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit« . Au Plan Local d’Urbanisme, ces arbres de la Place Aristide Briand sont classés comme arbres et alignement d’arbres remarquables.
©l’ancre

Quelques mensonges, leurres et autres illusions.

  • Le journal municipal daté de janvier 2022 affirme  » Les Sétois retrouveront leurs arbres » . Or aucun plan de construction du parking ne prévoit de laisser passer les racines, aucune réservation n’est prévue entre les 2 niveaux de stationnement pour permettre aux racines des arbres d’atteindre la pleine terre qui se trouvera à 6m de profondeur. Aucun arbre de haute tige ne peut se développer en pot. C’est un mensonge !
  • Tous-tes les Sétois-es savent qu’il n’y a pas eu consultation des citoyens-nes. La première et dernière réunion publique sur ce sujet a eu lieu le 3 décembre dernier, alors même que le début des travaux sur la place était annoncé pour janvier ! Pour calmer le jeu, un fond d’indemnisation des commerçants-tes a été évoqué. Sur quelle base ? De quel montant ? Financé comment ? Par qui ? Avec quelles conséquences en matière d’emploi ?
  • Prétendre que la municipalité de Sète s’inspire de l’exemple de Pontevedra (ville espagnole), c’est de l’affabulation : Là-bas le centre ville est piétonnier et les parkings (gratuits) à l’extérieur de la ville.
  • L’aménagement de surface ne pourra être défini en concertation avec les habitant-e-s, comme évoqué à la réunion du 3 décembre. Que faire sur une dalle de béton en plein soleil ? Pas grand chose. (cf. l’esplanade de la gare et le parking Victor Hugo).
  • Prétendre que les parkings souterrains règlent les problèmes de stationnement en surface, c’est une illusion. Aujourd’hui, il y a déjà près de mille places de parking inoccupées chaque jour (hors mois de juillet et d’août) entre les quatre parkings existants : Mas-Coulet, Victor Hugo, Canal, Halles. Les usagers-ères ne se gareront pas plus dans ce parking. Les places de parking à Aristide Briand seraient les plus chères de la ville, d’après les déclarations du Maire lui-même, lors de la réunion publique tenue pour le parking Victor Hugo. Les populations les plus modestes seront ainsi repoussées hors du centre ville au profit des plus riches et des touristes.
  • La construction du parking Victor Hugo, montrée en exemple ne peut servir à rassurer les riverains-nes : Il est déjà inondé au niveau -2. La construction de ce nouveau parking descendrait sous le niveau des rivières souterraines, à 6,5 m de profondeur.

Ce qui est certain : des conséquences néfastes.

S’il se réalise, le projet aurait de nombreuses conséquences néfastes :

  • Augmentation du nombre de voitures en centre-ville, agravation des embouteillages donc de la pollution sonore et atmosphérique.
  • Coût prohibitif pour les sétois-ses. La destruction et le réaménagement de la place, ainsi que l’indemnisation des commerces seront à la charge de la Ville.
  • Gentrification accélérée du centre ville.
  • Impact durable sur l’environnement : en retirant de grands arbres, on détériore la qualité de l’air, le climat. On supprime des lieux d’ombre et de fraicheur, de plus en plus nécessaires.
  • Modification de la nappe phréatique et de l’écoulement des eaux descendant du Mont Saint-Clair.

Une Place emblématique, essentielle à la vie sociale sètoise serait détruite : la Place Aristide Briand, dite aussi Place du Kiosque . C’est un lieu de rencontres, de bars, de restaurants, de marché, de brocantes, de jeux d’enfants, de promenade, d’échanges, de fêtes, de concerts, du cinéma de centre ville.

Défigurer la Place du Kiosque, c’est s’attaquer au cœur de ville, c’est toucher les Sétois et Sétoises en plein cœur.
Il est impensable qu’un tel projet se réalise.