Au Petit Denfert, dimanche 26 mars, se donnait une comédie tragique, « Gloria », modèle de sensibilité et de drôlerie.
Il était une fois une princesse, répondant au doux nom de Gloria, que les fées, méchantes malgré elles, avaient doté d’un nez crochu, d’un menton en galoche et d’une boule à zéro. Il faut toujours voir le bon côté des choses, cela lui permet de se boucher le nez naturellement quand elle veut se mettre en apnée, sans avoir à s’affubler d’un masque. Mais séduire le prince de ses rêves devient chose ardue, surtout quand on a vécu dans un donjon toute son existence. C’est ainsi que « Gloria », entre texte écrit et improvisation, entraîne les spectateurs dans un rêve éveillé qui tourne parfois au cauchemar. Mais le rire est toujours là pour réveiller le public. Ce rire est spontané, il permet d’éloigner toutes les embûches que rencontre notre fille de roi, qui rêve qu’un prince tombe sous le charme de sa beauté intérieure, et plus encore qu’il la prenne dans ses bras pour l’emmener dans des contrées lointaines.
Cette quête est magistralement menée par Christelle Lefèvre, qui endosse tous les rôles, le roi, la reine, les fées et la princesse coincée dans sa tour. Avec un abattage consommé, elle vit sans temps mort et entraine le public avec elle. Elle est merveilleusement secondée par Fred Lefèvre qui assure la partie musicale avec sa guitare. Il la relance, la remet sur le droit chemin si, d’aventure, elle s’égare.
« Gloria » est un moment rare qui permet de vivre ¾ d’heure hors du temps, ce qui n’a pas de prix aujourd’hui.
Le texte initial est de notre princesse en duo avec Adeline Raynaud et la mise en scène de Bernard Colin. La musique est de Fred Lefèvre.
Compagnie L’Art Osé