Sète a son Balkany

 

Ces derniers temps, il suffit de se rendre sur la place Aristide Briand pour constater que des Sétoises et des Sétois de tous âges, observant le chantier du futur parking souterrain, crient à haute voix « bétonneur, voleur et… escroc » à l’égard du maire de Sète. Les paroles sont fortes.
Mais pourquoi ?

Evidemment, la colère s’exprime d’abord parce que ce projet de parking sous-terrain est une hérésie du point de vue écologique, urbanistique et humain. Mais il y a aussi colère parce que personne n’a oublié que le jour même où était distribué le journal municipal titrant « Sète une ville apaisée », le maire demandait à ses policiers municipaux de faire le coup de poing contre les manifestant.e.s anti-parking. Chose qu’ils pratiqueront avec zèle. Colère encore parce que le fait de ne pas être écouté.e, d’être méprisé.e … et in fine malmené.e fait grandir un très fort sentiment d’injustice. Mais il y a plus !

Mais il y a plus. « Voleur, escroc  » sont autant de qualificatifs qui résument un état de fait objectif. Le maire de Sète n’a-t-il pas été condamné le 3 décembre 2021, par le tribunal correctionnel de Montpellier à 10 mois d’emprisonnement avec sursis et 8 000 euros d’amende pour favoritisme quant à l’attribution des paillotes ? Il avait confondu l’intérêt de la commune et celui de sa famille. Il a fait appel. Le maire toujours, n’a-t-il pas été sommé en 2020 par la Chambre Régionale de Comptes (CRC) de rembourser 392 320 euros à la commune et sa société d’économie mixte Elit ? Une paille ! En effet à ses heures perdues, le maire pratique la promotion immobilière. Maire de Sète, président de la SEM Elit, promoteur, le tout sur le même dossier, cela ressemble à un mélange des genres au service de ses intérêts particuliers. Au fait, on ne peut oublier que le Directeur de cette société d’économie mixte, est un certain Christophe Clair, condamné en 2007 pour favoritisme dans une sale affaire touchant la CCI de Sète. Le même Christophe Clair fut cité, lui aussi, par la Chambre Régionale des Compte l’accusant d’être avec la société Elit, à l’initiative d’un « micmac immobilier » au quartier Révolution. Là encore, il a confondu ses intérêts personnels et ceux de la commune. Toujours lui et la société Elit, furent accusés d’avoir fait expulser illégalement des SDF d’un squat sans avoir engagé de procédures légales d’expulsion. Enfin, cerise sur le gâteau, c’est Christophe Clair encore, qui est chargé de diriger la réalisation – allez-vous le croire ? – du parking place Aristide Briand. De là à penser que ce parking ne se justifie que pour satisfaire quelques gourmands, il n’y a qu’un pas.

Dernier épisode en date, ce 9 octobre 2023, le maire vient d’être condamné par le Tribunal Correctionnel de Montpellier pour détournement de fonds publics à 5 ans d’inéligibilité et interdiction d’exercer la fonction de maire, 1 an de prison avec sursis et une amende de 15 000 euros. (Pourvoi en cassation. ndlr ) Chacun.e sait que de nouvelles affaires le concernant feront certainement l’actualité dans les semaines et les mois à venir… Franchement, cela sent mauvais et ressemble étrangement aux pratiques du triste sire Patrick Balkany, ancien maire de Levallois- Perret et abonné à la prison de la Santé. Alors oui, on comprend mieux le pourquoi des cris de certain.e.s Sétois.es à l’égard de l’édile.