Auprès de mon arbre, je vivais heureuse
14 février, jour de la Saint-Valentin et de la fête des amours, le massacre a commencé ; l’esplanade en une matinée est devenue le symbole de notre monde, les arbres arrachés sous l’œil vigilant de la force publique. Pas moins de 11 petits cars de chaussettes à clou pour protéger, pour permettre, serait plus juste, l’arrachage de ces tilleuls argentés qui commençaient à peine à rendre agréable la traversée de la place du défunt kiosque sous le cagnard de l’été.
Mon cœur se serre particulièrement en voyant partir mon arbre, celui que j’avais choisi. En les voyant pousser, à mon grand étonnement, j’avais constaté qu’il y avait les beaux, les moins beaux, ceux qui auront une frondaison épaisse, ceux qui laisseront toujours voir le ciel au travers de leur ramure, ceux qui sont tarabiscotés et ceux qui sont parfaits. Sous ma fenêtre poussait un éphèbe, ses courbes étaient pures, se rejoignant à la cime pour le faire ressembler à la coupole des églises orthodoxes. Il avait la grâce et il n’est plus ! Je ne crois pas qu’il revienne un jour.
Honte aux édiles qui font passer leurs intérêts avant ceux de leur ville.