
Un peu à la bourre, (l’expo a commencé il y a 2 jours) l’Ancre a la fierté d’annoncer que notre camarade, plongeur et contributeur Jacques Covès expose ses incroyables photographies à Minerve, jusqu’au 3 août.

Ponton de la Bordelaise
Le Ponton de la Bordelaise accueillait jusque dans les années 1970 les bateaux amenant du phosphate et autres produits chimiques à l’usine « La Bordelaise » qui fabriquait des engrais. Après démantèlement de l’usine, le site du ponton est devenu une décharge publique et plusieurs personnes indélicates en ont profité pour se débarrasser de toutes sortes de choses en les balançant dans l’eau (bateaux, pneus, vélos, brouettes, voitures, frigos, …).
Paradoxalement, ces déchets, transformés en récifs artificiels, ont généré l’installation d’une biodiversité incroyable. Et le Ponton de la Bordelaise est devenu un endroit mythique pour la plongée Bio, mondialement célèbre pour la quantité d’hippocampes mouchetés visibles à cet endroit.
Passer sous le ponton en plongée revient à passer du jour à la nuit.
Cependant, la vétusté de l’édifice a créé des trous dans le sol et donc des puits de lumière très localisés.
A la faveur de cet éclairage un peu mystique, cette scène capture un petit sar venant renifler un spirographe pendant que des aurélies se promènent un peu plus haut.

Aplidium de Nordmann et acétabulaires
Ce paysage qui inspire le calme a été saisi par très petit fond dans l’étang de Thau. L’organisme massif est une ascidie coloniale, nommée Aplidium de Normann, qui se nourrit et respire en aspirant de l’eau par les petits orifices et en l’expulsant par les plus gros. C’est un animal par opposition aux sortes des petites assiettes sur tiges qui l’entourent. Cette algue verte, un végétal donc, s’appelle une acétabulaire. Malgré une structure un peu complexe, chaque acétabulaire n’est constituée que d’une seule cellule.
On distingue aussi quelques anémones vertes dont les bras se terminent par une extrémité rose.
Sur cette image, les animaux comme les végétaux ont une vie fixée. Personne ne se déplace.

Paquet cadeau – Blennie paon mâle
La blennie-paon est d’un naturel curieux. Ce petit poisson très commun est un piètre nageur car il ne possède pas de vessie natatoire. Il se déplace par des petits bonds et se cache prestement dans une anfractuosité dès qu’il est dérangé. Mais il ne résistera pas longtemps à ressortir la tête et une partie du corps pour chercher à savoir ce qui se passe.
C’est le moment de le prendre en photo.
Ce mâle arborant une crête caractéristique ainsi qu’une ocelle cerclée de bleu derrière l’œil se cache parmi les Watersipora, des bryozoaires encroûtants rouges, qui lui font un emballage cadeau.

Lièvre moucheté dans les algues mouchetées
Cette grosse limace d’une bonne dizaine de centimètres est un lièvre de mer, nom vernaculaire découlant de ses rhinophores en forme d’oreilles de … lapin. Certains l’appellent aussi vache de mer à cause de la physionomie générale de sa tête avec ses tentacules buccaux à l’avant et ses petits yeux noirs cerclés de blancs à la base des rhinophores.
Les petits points blancs ornant son manteau indiquent sans aucun doute l’espèce lièvre moucheté. Son apparition hors des algues filamenteuses parsemées de petits débris blancs évoquant les mêmes mouchetures avait quelque chose de surnaturel, un peu comme le lapin sortant du chapeau du magicien.
