L’Ancre a le privilège de vous présenter ( et d’attirer votre attention sur le travail de) Zoé, notre -encore plus – jeune contributrice, lycéenne à Sète. Découvrez son travail, sous la forme d’une BD en 3 volets. Prochaines publications : demain et après-demain!
Noah fait partie des personnes qui m’ont le plus apporté dans ma vie, au niveau de l’art, du queer, il a été d’un soutien et d’un amour inconditionnels.
Zoé
C’était un homme trans. Il s’est suicidé le 20 novembre 2020. Vivre dans une société profondément transphobe et homophobe (entre autre…) à 16 ans, c’est un enfer.
Notre belle école nationale censée nous aider à marcher sur le beau chemin de la vie est surtout très forte pour briser des gens (les suicides de personnes trans sont trop existants pour qu’il n’y ai pas un problème).
L’administration a fermement refusé de reconnaître le genre de Noah. Même après sa mort, même quand on leur demandait de le faire seulement à l’oral devant nous. Leur refus fut d’une violence inouïe, nous expliquant que ce n’était pas important, pas grave.
La transphobie tue, y compris à l’école. Je suis en colère. J’ai la rage. On nous demande de suivre en cours pour rentrer dans le moule, être un bon citoyen. Moi je ne veux pas faire partie de ce système qui traumatise, qui brise, qui tue. J’ai la rage et je veux me battre. J’ai 16 ans et j’ai perdu mon meilleur ami. Je n’ai reçu aucune aide des adultes, j’ai dû et je dois encore me débrouiller avec ce que je traverse, avec ma colère, ma tristesse. Le seul moment où je me sens totalement libre c’est dans le dessin, voici donc un regroupement de mes ressentis à l’état pur.
Merci mon frère, je t’aime de tout mon être.