Les jouteuses se retroussent les manches.

Pour faire accepter les femmes dans les tournois et dans les sociétés de joutes, il y a encore du boulot !

Nous sommes à Mèze, pour le premier tournoi de la saison, organisé par la Jeune Lance Sportive Mézoise : le tournoi des féminines challenge Blanche Lardat et le tournoi junior Francis Arnaud. Ce soir, en ouverture, 5 jeunes femmes vont jouter. Dont 2 jouteuses sétoises, Carmen Di Rosa et Cyrielle Garrigues, toutes 2 jouteuses à La Jeune Lance Sétoise.
En retroussant soigneusement les manches de sa chemise blanche, Cyrielle nous parle de la tenue, Le Blanc, pantalon et chemise portés sur le maillot rayé. « La manche de chemise doit être retroussée sous le coude, afin de laisser apparaître les rayures du maillot marin, parce que la tenue se porte comme ça  » précise-t-elle, parfaitement détendue. La jeune femme s’apprête pourtant à monter sur la tintaine, à environ 1m50 au dessus de l’eau, et à affronter une adversaire, dans un équilibre instable, compromis par les mouvements de rames, le courant, et le poids du pavois et de la lourde lance. Vraiment lourde, cette lance, portée à bout de bras et d’une seule main, mais moins peut-être que les obstacles posés par certaines sociétés de joutes à l’arrivée des femmes dans ce sport traditionnellement masculin.

Pour jouter, il faut se retrousser les manches©xm
Pour jouter il faut se retrousser les manches. ©xm

Recrutement de nouvelles jouteuses, ouverture des écoles de joutes aux filles, les questions sont nombreuses, l’Ancre a envie de les poser, tout au long de l’été.

Pour ce soir, 2 bouquets ( les 2 adversaires tombent à l’eau au cours de la passe ). On fera mieux la prochaine fois, se promet Carmen Di Rosa, on va s’entrainer avec des lances plus lourdes, et on fera mieux la prochaine fois !

A propos de Xénia Marcuse 70 Articles
Autrice de théâtre, jardinière, cycliste, scénographe, peintre décoratrice, nageuse, citoyenne sétoise, Xenia Marcuse est aussi co-fondatrice de L'ancre.