
La Chouette, une nouvelle contributricede L’Ancre, jette un oeil vénère sur ce méga-yacht. La force des symboles en cette période de crise climatique, sociale et politique…
Le Musashi (160 millions de $, 500 000$/semaine) est là, dans le port de Sète, pour la 3eme fois. Il est immatriculé aux Iles Caïmans, paradis fiscal permettant de payer le moins de taxe possible (TVA, taxe sur les carburants). Les paradis fiscaux privent les États de ressources qui pourraient être affectés à des projets écologiques, sociaux, ou encore à l’amélioration des services publics.
Son heureux propriétaire est Larry Elisson, dont la fortune est estimée à 400 MILLIARDS de dollars ! Il possède aussi… une île !
Une fortune gagnée proprement ? Non… En 2011, sa firme informatique, Oracle, accusée de fraude, a versé 200 millions de dollars à l’administration américaine pour avoir surfacturé ses produits. Oracle a aussi été poursuivie pour avoir créé des “dossiers numériques” sur des millions d’individus, suivant leurs comportements en ligne ou hors ligne, vendant ou rendant ces données accessibles à des annonceurs.
Un navire de ce calibre symbolise le luxe extrême à l’heure où la planète brûle. Pendant que d’innombrables citoyens réduisent, recyclent, essaient de limiter leur empreinte carbone, voici un gros morceau de démesure flottante qui vit sa vie hors de tout contrôle climatique.
Et si, au lieu de glorifier ces symboles d’opulence, on demandait des comptes ? Transparence sur l’impact climatique, taxes portuaires proportionnelles aux émissions, responsabilité des propriétaires ultrariches.