L’Ancre poursuit sa mise en lumière des artistes peintres sétoises. En ce début d’année, nous avons beaucoup aimé plonger dans les toiles de Nathalie Salé. On peut les voir à la Pop Galerie, quai du Pavois d’or, en superbe compagnie : le kaléidoscope flamboyant des amies peintres (dont l’Ancre vous a déjà parlé), rejoint par les gouaches mexicaines d’Hervé Di Rosa. Ne traînez pas, l’expo est prolongée jusqu’au 15 janvier !
Après avoir étudié à l’école Boulle, Nathalie Salé a travaillé pas mal d’années comme décoratrice et illustratrice ; elle commence réellement la peinture en 1997. Après une première exposition à la Chapelle de Bar le Duc, elle participe aux rencontres d’Audace puis enchaîne les petites expos solos ou collectives à Paris, Royan, Bordeaux, Barcelone et les petits boulots de scénographe ou habilleuse au théâtre, qui lui laissent le temps de travailler sa peinture.
L’ancre : Ton univers a-t’il toujours été celui que tu montres actuellement ?
Nathalie Salé : En fait j’ai démarré avec l’abstrait car j’ai rencontré à l’école Boulle un super coloriste qui m’a réveillée à la couleur ; je l’avais déjà en tête mais il m’a donné la possibilité de l’exprimer, la couleur reste mon principal mode d’expression dans la vie. Ma peinture est devenue plus narrative, mais je pourrais revenir facilement à l’abstrait, la narration est un prétexte plus parlant même s’il n’est pas toujours aisé de comprendre ce que je raconte dans mes œuvres ! Je m’inspire de l’actualité, de lectures, de rêves et je fais depuis quelque temps un travail d’hypnose qui accentue énormément le visuel de mon travail.
L’Ancre : Est-ce que tu visualises ton travail avant ?
Nathalie Salé : En fait non. J’ai une idée, j’ai les couleurs et je m’efforce de m’interdire de la visualiser parce que, si je l’ai déjà en tête finalisée, je n’ai aucun intérêt à la poser. L’intérêt justement, c’est d’aller voir ce qui va naître de cette pulsion.
L’Ancre : Que se passe-t’il dans « l’invitation » ?
Nathalie Salé : Dans cette toile, le loup attend ses invités, un groupe bleu qui se dirige vers une demeure qui pourrait être un château, à l’entrée duquel se dresse un mandala qui se veut attractif ou punitif… On ne sait pas très bien. On se demande si les gens déjà sur place dansent ou périssent ou si l’invitation se veut enthousiasmante, innocente, car j’oscille toujours entre deux scénarii, le beau/le laid, c’est toute l’ambivalence de la vie.
Parfois je suis plus explicite, particulièrement avec les sujets d’actualité qui me tiennent à cœur, comme dans « la nasse » où j’évoque le sort des migrants à la frontière italienne, la traque.
La maltraitance animale : « les peluches », où les thèmes abordés (l’animal confident – l’adoration – le doudou – la représentation animale – le mignon – l’animal que l’on chérit – la maltraitance – l’oubli – le déni) s’opposent dans un contraste qui semble lui même anormal.
L’Ancre : Quelle est ton actualité ?
Nathalie Salé : J’ai été invitée à exposer mon travail dans le cadre des derniers ateliers VLA à la galerie Catherine Lévêque, sculpteuse à Sète.
Et j’expose également à la Pop galerie qui termine son cycle 100% féminin en présentant onze artistes on the wild side.
L’exposition est prolongée aux cotés d’Hervé Di Rosa : Retour du Mexique jusqu’en janvier.