Mépris et provocation

Ou les deux mamelles de ce qui fut la place du kiosque

Il y a quelques jours, en ouvrant mes volets, quelle ne fut pas ma surprise d’apercevoir une grue plus haute que les immeubles de l’Esplanade. Elle était sans doute arrivée de manière subreptice durant la nuit. Car il faut dire que, le potin diurne étant sans doute insuffisant, s’y rajoutent des bruits parasites la nuit, le bip de camions qui reculent, le roulage de gros engins qui peinent à manœuvrer en pénétrant sur le chantier, une cahute en plein centre de l’Esplanade qui vrombit sans crier gare.
Mais revenons à notre grue. Levant le nez, je vois un étendard qui flotte à son sommet. J’attends que le vent se calme et que la bannière se tourne vers moi. Sans aucun doute possible, elle est ornée d’un énorme smiley qui cligne de l’œil et tire la langue. En cerise sur le gâteau, il est coiffé d’une auréole. Tout est dit dans cette image d’un goût parfait : « Moi, Dieu le père, je vous emmerde et je fais ce que je veux. » Et toi, la riveraine, tiens-le toi pour dit.