Les catastrophes humaines en mer se multiplient et les réactions sont souvent affligeantes.
La prétendue solidarité des gens de mer est-elle encore d’actualité ? Le bateau (un chalutier de moins de 30m) qui a fait naufrage en Grèce le 14 juin dernier avait été repéré la veille, avec à son bord entre 300 et 650 passagers. Lors de l’intervention, seuls 104 personnes ont été sauvées, alors même que les garde-côte suivaient le navire depuis plusieurs heures et auraient tenté un remorquage au lieu de prendre en charge les personnes.
Comment arrive-t-on à ce niveau d’inhumanité ? Comment des militaires français du CROSS Gris-Nez ont-ils pu laisser mourir 27 personnes en novembre 2021, alors même qu’ils disposaient des informations nécessaires à leur sauvetage ? Les extraits audio des échanges publiés par France Info sont glaçants. 5 militaires français sont désormais mis en examen pour non-assistance à personne en danger.
Et c’est dans ce contexte que, loin d’assumer sa responsabilité, l’Etat décide de sous-traiter les interventions dans la Manche à une entreprise privée. Lancé en décembre dernier, l’appel d’offre « Prestations de sauvetage avec affrètement de deux navires en Manche et mer du Nord » a été attribué à l’armement SeaOwl. Le premier est un bateau danois construit en 1976, le second bat pavillon panaméen et a été construit en France en 2004 en tant que bateau de pêche pour l’Irlande. Dans un article de Mediapart du 27 juin, plusieurs marins et anciens marins expriment leurs doutes sur la capacité de ces bateaux à sauver des vies dans la Manche dans des situations comme celle de la nuit novembre 2021 ou 40 embarcations environ avait tenter de traverser vers l’Angleterr
Heureusement, des marins solidaires et engagés continuent de se battre pour que les mers d’Europe ne soient plus des cimetières. Ainsi l’Ocean Viking affrété par l’ONG SOS Méditerranée a encore sauvé 86 personnes, principalement des enfants, le 27 juin. Trois jours avant, alors que l’association humanitaire organisait un concert pour récolter des fonds à Marseille, des militants d’extrême-droite déployaient une banderole « qu’ils retournent en Afrique ». Ils étaient 5 activistes racistes. 7 000 personnes assistaient au concert en soutien à SOS Méditerranée.
A Sète, en ces premiers jours de juillet, les hommages sont rendus aux disparus en mer. Que les pensées et les prières du Grand Pardon de la Saint-Pierre soient destinées aux victimes en mer du monde entier et notamment aux 26 912 noyéEs en Méditerranée depuis 2014.