Ce matin je lis encore et toujours les violences contre les femmes. Parler !? Oui. Crier, comme on le fait de tous temps et être enfin, un peu, entendues depuis #me too. Mais hurler, hurler face à ces violences, ancestrales, inscrites dans nos systèmes, insupportables, … hurler n’est guère possible sans être taxée d’hystérie, et comble, d’agressivité, et pourtant …
Ce matin je lis une fois encore l’annonce d’un féminicide par ex-compagnon, le 99ème féminicide depuis le début de l’année. Je lis l’assassinat, confirmé par les talibans, de 4 femmes dont au moins une activiste des droits des femmes, ces dernières sont particulièrement visées. Je lis la mort d’une femme de 30 ans en Pologne, suite à un choc septique en raison d’une interruption de grossesse trop tardive ; l’IVG y est désormais quasi illégale, les médecins ont attendu la mort du fœtus pour intervenir. Je lis, chaque fois, une phrase indiquant le contexte de ces mortES. Je ne lis que les meurtres d’un patriarcat toujours autant, voire plus que jamais, dangereusement offensif, toujours aussi violent, justifiant toutes les horreurs, les pires atrocités.
Nos histoires à toutes
Il y a 30 ans ou bien plus loin, hier ou ce matin, ces violences systémiques voire institutionnalisées contre les femmes continuent, se perpétuent.
Il y a de nombreuses années, jeune professionnelle dans le secteur social, alors que les viols collectifs étaient nommés de manière si terrible des « tournantes », l’équipe presque exclusivement féminine de la structure s’est interrogée « laquelle des 20 professionnelles que nous étions avait déjà vécu, subi des violences sexistes et/ou sexuelles ? ». Toutes, toutes les mains se sont levées. Toutes les femmes présentes, quelles que fussent leurs fonctions (administration, éducation, social,…), toutes avaient subi des violences. Nous avions chacune à dire de l’inceste, du viol, des attouchements, du harcèlement, des coups, des violences conjugales, obstétricales, des insultes sexistes. Toutes !
Un continuum de violences
Toutes ces histoires, nos histoires, déjà dites ou tues, enfouies, ou perçues même, parfois, comme normales, toutes nos histoires, toutes ces histoires s’inscrivent dans ce continuum de violences masculines qu’autorise et parfois légitime le système patriarcal. Il y a tant de charges quotidiennes qui nourrissent le sexisme, s’insinuent encore, malgré une attention, un peu plus aiguisée, des lois votées, tant de mots, d’absence de visibilité, de défauts d’égalité, …tant de vies blessées, supprimées, d’agresseurs impunis, tant de drames que l’on pourraient éviter.
Alors oui, toujours envie de HURLER ! Et vous ?
Nous ferons en ce mois de novembre une série d’articles pour HURLER mais aussi nommer encore ces violences systémiques et la nécessité absolue, pour vivre dans une société apaisée, de la lutte contre toutes les discriminations et pour l’égalité.
Le 25 novembre est la journée internationale de lutte pour l’élimination des violences contre les femmes. De nombreuses manifestations et actions s’organisent à l’étranger et en France.
À Sète, les collectives culottées, collectif féministe, seront présentes :
Le samedi 20 novembre devant Les Halles à partir de 10h30 pour échanger et informer sur ces questions.
Le jeudi 25 novembre, en partenariat avec le cinéma « le Comœdia », pour la projection du film « Jusqu’à la garde » avant un débat.
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