A VIOLENCE, VIOLENCE ET DEMIE

Nul doute que le Maire de Sète qui vient de réclamer et faire voter par un conseil municipal restreint une protection personnelle, jugera nécessaire d’en faire également profiter Chantal, qui lui a fait part , lors d’une lettre ouverte, des violences subies lors d’une manifestation citoyenne et absolument pacifiste. Lettre pour là quelle au 1er octobre, elle n’a toujours reçu aucune réponse.

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE MAIRE DE SETE

à Monsieur Commeinhes, Maire de Sète

Monsieur le Maire,

je m’ adresse à vous en tant que Maire de « ma » ville mais aussi à l’homme que vous êtes.

Aujourd’hui jeudi 15 septembre 2022 un homme est mort, connu dans Sète puisque époux de Christine, l’organisatrice de la brocante du jeudi. Vous ne verrez peut-être pas le lien à première vue entre cette mort et vous. Pourtant comment exclure que tout le stress et les agressions diverses subies par les habitants, par la gestion actuelle de « votre » ville, n’ont pas influé sur les causes de cette mort dramatique ? Au même moment les forces de police qui avaient envahi la place Aristide Briand malmenaient de nouveau vos citoyens.

Je me présente Monsieur le Maire : je suis une femme de 67 ans, enseignante à la retraite, profondément pacifique et soucieuse d’un bien-vivre citoyen.

Lundi matin, j’étais sur la place Aristide Briand, ce lieu quasi sacré de la ville pour ceux/celles qui n’ont pas le privilège de bénéficier d’un jardin, d’un espace ouvert et ombragé, place publique où toutes les générations se côtoient, et j’étais debout, calme, respectueuse et non-violente lorsqu’un policier de la police municipale, qui était au milieu d’un groupe de policiers, m’a foncé dessus. Sa brutalité s’est manifestée de façon incompréhensible et injustifiée. Je n’étais ni menaçante, ni dangereuse.

Il s’est jeté sur moi de toute sa force avec ses deux mains sur mes seins. Je lui ai crié « pas les seins » car c’était d’une part douloureux et d’autre part c’est une partie sensible et intime de la femme, ce que j’espère vous comprendrez en tant qu’ancien gynécologue. Il a continué jusqu’à me faire basculer. Trois jours après j’en ai toujours des douleurs et j’ai demandé conseil à mon médecin traitant.

Est-ce ainsi d’après vous qu’il faut traiter les citoyens/citoyennes qui s’expriment avec un autre point de vue que le vôtre ? Est-ce ainsi votre conception de la ville apaisée dont vous vous réclamez ?

Dans le cadre de vos fonctions, Monsieur le Maire, n’avez-vous pas le devoir de respect envers chaque citoyen ? De plus en plus d’habitants de Sète sont choqués par vos méthodes, votre façon d’agir et de parler, même des Sétois de souche comme vous dites souvent, comme si dans une ville ce n’était pas le mélange de diverses origines qui en faisait la richesse.

Aujourd’hui Monsieur le Maire je me sens profondément triste car je m’attendais à davantage de dialogue, d’ouverture, de respect de la part d’un élu. Car vous êtes en tant que maire un représentant du peuple. Quel genre d’homme vous êtes pour mépriser à ce point la population qui cherche à réellement apporter la tranquillité et le bien-être dans une ville en tenant compte de la réalité actuelle et de ses priorités ?

Relisez les rapports du Giec et les pronostics à venir dans les proches décennies, en matière de changement climatique, de transport urbain où les voitures seront appelées à disparaître.

Documentez-vous, consultez des experts, posez la question à vos enfants ou vos petits-enfants sur la ville dont ils rêvent. Pensez à eux, non en fonction de vos intérêts mais de l’intérêt collectif.

Je pourrai continuer à vous écrire longuement mais ne désirant pas vous lasser je vais vous laisser sur ces mots à méditer : « Un arbre qui tombe fait plus de bruit que toute une forêt qui pousse. »

Je vous remercie de votre attention et de votre réponse et pourquoi pas d’une invitation à dialoguer.

Avec tout mon respect de citoyenne, d’habitante de Sète, désirant vivre dans une ville vraiment apaisée,