Journées Jean Villar

Les 14 et 15 octobre, au musée Paul Valéry, au théâtre Molière, au Conservatoire Manitas de Plata, et dans la ville, se tiendront les premières « Journées Jean Villar ». Animations, tables rondes, concerts, lectures sont au programme.

Jean Vilar, voisin de palier de Paul Valéry au Cimetière marin, est enfin célébré à sa juste valeur. Deux journées seront consacrées à sa personnalité et à son œuvre ; et cela, ce sera tous les deux ans. Ce réinventeur du théâtre est né à Sète en 1912, à côté des Halles, au-dessus de la mercerie familiale. Ses études ne sont pas forcément très brillantes, mais le bac en poche, il part à Paris, poursuivre ses études supérieures. En 1933, il découvre le théâtre, entraîné par un ami à l’Atelier, fief de Charles Dullin, en assistant à une répétition de « Richard III » de Shakespeare. C’est une révélation. Il pose ses valises chez Dullin pendant quatre ans et apprend le métier. Ce dernier avait déjà effectué une grande opération de dépoussiérage aussi bien avec les décors qu’avec les techniques de jeu. Il rejoint, pendant l’occupation, la troupe itinérante de la Roulotte, puis crée sa propre compagnie, la Compagnie des Sept.

C’est en 1947 que naît la folle histoire du festival d’Avignon. Il persuade la mairie communiste de l’époque qu’il peut monter trois spectacles dans trois lieux différents : « Richard II » de Shakespeare, dans la cour d’honneur du palais des papes, « Tobie et Sara » de Paul Claudel dans le verger d’Urbain V et « La Terrasse de midi » de Maurice Clavel au théâtre municipal. Le festival est né. Il y met en pratique ses trois principes, exigence au niveau des textes, prix des places abordables pour tous et les meilleurs comédiens possibles. Gérard Philippe est sans doute le plus emblématique, mais Georges Wilson, Maria Casares, Jeanne Moreau, Philippe Noiret entre autres ont foulé les planches du festival d’Avignon.

Et puis, il y a eu l’aventure du TNP, Théâtre National Populaire, installé à Suresnes en attendant que le théâtre de Chaillot, face à la Tour Eiffel, ne soit disponible. Là encore, exigence est le maître mot. Exigence des textes, exigence des comédiens. Avec Jean Villar, la culture pour tous, décentralisée, ouverte sur le monde, n’est pas un vain mot.

Il serait sans doute temps de reprendre les préceptes de ce grand homme de théâtre, mort en 1971 : engagement, qualité et accessibilité pour tous à la culture, rien n’est obsolète.

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