Dans la série One plus One, initiée par Fred Hoyer et après une première oeuvre éblouissante de Jean-Luc Parant, L’Ancre a le plaisir de vous présenter une artiste sétoise plutôt rare, Laure Della-Flora. Enjoy!
C’est un petit appartement du Quartier Haut, c’est aussi l’atelier de Laure Della-Flora. Nous évoquons une tasse de café, qu’on pourrait boire dans le courant d’air procuré par les fenêtres grandes ouvertes sur les toits et le ciel. Il est tard, je vais faire un café léger, souffle Laure et pendant qu’elle met à chauffer la cafetière, je regarde, les murs, la table de travail couverte de travaux en cours et de tubes de couleurs. Tout est léger, ici, dans un ordre joyeux et plein d’humour, à l’image de cette belle journée de soleil printanier, irisée de labèch. A l’image des dernières toiles de l’artiste sètoise, cosmiques.
Laure Della-Flora : Je connais Fred Hoyer depuis très très longtemps, mais finalement, je l’ai vraiment rencontré il y a 3 ans, quand il m’a proposé d’exposer à la Bourse Moto, ce que j’ai adoré. C’est un évènement que j’aime beaucoup, et j’étais aussi à l’aise parce que ce n’est pas non plus une galerie, un vrai lieu d’expo. J’étais vraiment très contente d’y participer.
Et par la suite, il m’a proposé d’intervenir sur un de ses radis. C’était en janvier 2020, il y avait déjà une vingtaine de personnes dans le projet. C’est comme si c’était complètement une autre époque. Il y avait une énergie !
Comme c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et dont j’apprécie aussi beaucoup le travail, j’étais honorée et ravie. J’aime bien le changement d’humeur de ses radis, j’ai vu des radis très gais, dans les tons rouges, des radis un peu plus sombres…
Donc j’étais emballée par le projet et puis, j’ai beaucoup réfléchi, à cette époque là, je peignais beaucoup d’images de cosmos, de soucoupes volantes, comme une envie de partir à l’extérieur, de quitter le sol.
L’Ancre : Il me semble que ce tableau est aussi un autoportrait, que cette cosmonaute, c’est toi. Est-ce qu’on peut y voir une tentative d’évasion?
Laure Della-Flora : Une tentative d’évasion ? Oui absolument ! Chez moi, j’ai vue sur le ciel, c’est peut être ça qui me donne envie de m’envoler. (rires).
C’est la 1ère fois que je travaillais de cette manière là, intervenir sur quelque chose qui existe déjà, quelque chose comme le radis de Fred Hoyer. Ça m’a permis de travailler complètement différement, il y avait plusieurs façons de faire. J’aurais pu, soit recouvrir le radis, soit le transformer en autre chose. En fait, j’ai préféré le déplacer dans l’espace et le mettre dans le Cosmos ! Et je suis restée sur cette idée là, faire le Radis du Cosmos, de l’espace.. avec un petit clin d’oeil, aussi, une fenêtre : on y voit un couteau et une plaque de beurre. Le beurre pour le radis!