Sète en dripping : décès du peintre Philippe Routier

Philippe Routier: Peindre est ce que je préfère le plus au monde

Le ciel de Sète a pleuré le 8 septembre 2021. Philippe Routier, un de ses artistes peintres, est parti. Ce jour là, la ville était surlignée de noir, comme ses tableaux. Philippe Routier était un artiste et homme libre. Il était un homme de combats, d’engagements.

Chemin de vie

Philippe est né à Sète. Après une jeunesse Sètoise un peu rock n’roll , il part vivre à Paris où il travaille dans la décoration, la publicité, et enfin dans la restauration, ouvrant son Bistrot Sètois à la Butte aux Cailles.
Puis il revient dans sa région de naissance, celle du cœur, où il s’adonnera pleinement avec passion et travail, le jour et parfois la nuit, à sa peinture, sa raison de vivre!
Philippe était un homme à fleur de peau, à la vie rugueuse, qui a « pris plusieurs murs ». Un homme bon et généreux qui a commencé à jouer des pinceaux à l’âge de 14 ans. Autodidacte, Il disait : « La peinture est le seul art que tu peux pratiquer sans avoir appris, juste par envie. Après c’est du travail, de la recherche. La main fait et le cerveau voit après. Je ne cherche pas le beau mais le juste» . Philippe partait travailler à son atelier chaque matin. Peindre était son métier, le dripping, sa signature.
Il n’est pas facile de faire entrer Philippe dans une case artistique, ni dans une de ce monde qu’il ne comprenait plus. Son art est à la fois païen et religieux, triste et joyeux, noir et coloré. Quand on lui demandait pourquoi, il répondait : « Tout est parti de mes mains, c’est mon mode d’expression. Si je peins au lieu d’écrire, c’est que je n’arrive pas à expliquer l’inexplicable.  Que ça plaise ou non importe peu. L’essentiel est d’être honnête ».

 » Peindre est la certitude de ce que l’on est « 

Le regard perçant de Philippe Routier était comme ses peintures, instinctif et percutant. Ce peintre qui doutait, à fleur de peau, avait des choses à nous dire. Sa peinture était, et demeure faite d’émotions, avec sa propre écriture, son propre geste. La peinture était pour lui non pas une question de style, mais d’écriture. Il définissait la peinture comme une exaltation, une recherche, le premier art. Il ne pouvait pas faire autrement que de peindre. Peindre pour montrer, pour dire. C’était sa propre peinture, son propre geste, sa propre force.
Philippe laisse en chacun de nous un regard, un sourire, une histoire, une bougonnerie , un coup de gueule ou un coup de main, un trait de dripping et surtout une bienveillance sans limite envers ceux qui étaient chers à son cœur !
Philippe Routier, peintre de l’émotion s’en est allé. Il nous laisse sa création, ses couleurs, son empreinte, son humanité. Le ciel de Sète pleure en dripping. Ciao l’artiste, à bientôt Philippe.

(Article écrit à quatre mains avec Carmela, compagne de Philippe Routier.)

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