Hommage à Missak et Mélinée Manouchian ainsi qu’au FTP-MOI

Cet hommage a été prononcé par Jean-Luc Bou, lors de la journée des voeux de la section sétoise du PCF, à l’Espace citoyen, le 20 janvier 2024.

Missak Manouchian fusillé par les Allemands en 1944, premier résistant étranger, apatride et communiste à entrer au Panthéon, sera accompagné de sa femme, Mélinée.
La décision a été officialisée, dimanche 18 juin 2023, par l’Elysée. Le communiqué de l’Elysée précise que : « Missak Manouchian choisit deux fois la France, par sa volonté de jeune homme arménien épris de Baudelaire et de Victor Hugo, puis par son sang versé pour notre pays ».
La cérémonie se tiendra le 21 février 2024, jour anniversaire des 80 ans de sa mort, fusillé par l’armée allemande sur la colline du Mont-Valérien, aux côtés de 24 autres résistants, dont 21 membres des Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI). Une plaque commémorative symbolisera, à leurs côtés, l’entrée dans le mausolée des grands hommes de l’ensemble des FTP-MOI.
Bien entendu, au PCF, nous nous réjouissons de cette décision qui est l’aboutissement d’une demande ancienne. Le Président de la République a entendu les arguments du Comité pour la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian.
Nous nous en réjouissons pour les valeurs et le sens que porte cette reconnaissance :
Manouchian et tous les FTP-MOI mettent en évidence l’universalité des valeurs portées par la République et la France, l’internationalisme dans la lutte contre le nazisme et la solidité des valeurs communistes.
La fédération de l’Hérault et aujourd’hui toutes les fédérations de France se réjouissent de voir que, en ces temps de retour d’un révisionnisme important, le rôle du PCF dans la Résistance est reconnu et réaffirmé avec force.
La figure de Manouchian, l’un des dix portraits de l’Affiche rouge, symbole de propagande xénophobe et raciste, résonne dans la France d’aujourd’hui, où l’extrême droite entonne le couplet de la « menace » de l’immigration et parvient à instaurer la « préférence nationale » dans une loi votée par les députés RN, LR et Renaissance.
On est effectivement en droit de se demander aujourd’hui quelle est la logique entre la panthéonisation de Manouchian et la loi immigration ?
Quelle logique pourrait-il y avoir, en effet, entre la célébration d’actes héroïques d’étrangers qui ont donné leur vie pour la France, pour la République dont ils se faisaient une haute idée et « en même temps » céder, par calcul politicien, aux volontés des descendants de Vichy par le biais d’une loi scélérate qui, de fait, instaure la préférence nationale ? Il y a là une contradiction insurmontable. On touche là aux limites extrêmes de la philosophie macronienne, du « en même temps ».
Alors, dans ces conditions, que faire de cette journée du 21 février 2024 ?
La section de Sète propose que, avec toutes les forces de gauche, les associations de défense des droits de l’homme, les associations patriotiques, l’on fasse, partout, de cette journée un vaste sursaut populaire contre cette indignité nationale.
Organisons partout sur les places de nos villes et de nos villages, devant les monuments aux martyrs de la Résistance et de la Déportation, des rassemblements au cours desquels nous réaffirmerons des choses simples et justes :
La Nation française, héritière de la Révolution française réunit des citoyennes et des citoyens de toutes provenances.
L’amour de la patrie n’a rien à voir avec l’origine du nom ou la couleur de la peau.
Mettons à profit ces rassemblements pour affirmer et célébrer la fraternité humaine.
Comme nos glorieux ainés, portons l’espoir d’un monde plus juste, d’un monde en paix.
Faisons le serment de rester uniEs et rassembléEs contre tous les fascismes.

Comment terminer cet hommage en cette journée des vœux sans citer les propres volontés de Missak Manouchian dans sa dernière lettre à Mélinée :
 » Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. «