Les Résistantes Larzac 2023

Nous avons reçu cette belle carte postale de Joe, libre contributrice de L’Ancre. Pas mal de copainEs de chez nous ont fait le voyage du Causse. On espère vous donner très envie pour le prochain rassemblement, prévu en 2024. On vous en reparle très vite.

Holà!

Je vous sais, comme nous toustes sur le Larzac, préoccupé.e.s par les méfaits du dérèglement climatique, la rapacité du capitalisme financier, le viol permanent de la planète, des écosystèmes et du vivant. Ce petit billet est pour vous.
Je rentre des Résistantes 2023, sur le Larzac où c’est tenu, les 3, 4, 5 et 6 août, un grand rassemblement consacré aux luttes locales et globales. Un temps de rencontre indispensable après toutes les violences policières, le déni permanent de démocratie, le blocage du travail législatif, l’instrumentalisation des lois etc. et la liste n’est pas close.
20 ans après l’immense rassemblement de 2003 (environ 200.000 pers. sous une chaleur écrasante) cette année encore, la météo n’est pas tendre avec les militant.e.s. On se pèle grave ! Et, comme on disait dans les années 70 : « Météo nationale, météo du capital » Toujours d’actualité !
Sur le terrain, vent en rafales, tables rondes, conférences, forums, assemblées, ateliers, concerts, cantines et buvettes à tout va. Un programme à défriser les capitalistes de tous poils, et les tenants des violences d’État pour toutes réponses. 150 collectifs de luttes locales : fermes-usine, photovoltaïques, accaparements en tous genres etc., des soulèvements de la terre à une nouvelle coordination antinucléaire, des imaginaires aux stratégies de lutte, des féminismes à comment démissionner du patriarcat (belle interrogation) etc. Il y en avait pour toustes dans d’immenses champs, jaunis, rasés de près par les paysan.ne.s de la Confédération paysanne Aveyron.
Les mêmes qui, en 2003, ont fondé le mouvement des faucheurs/faucheuses d’OGM et dont certains furent, en 1973, résistant.e.s à l’extension du camp militaire, lutte qu’illes ont gagnée ce qui leur a permis l’expérimentation des terres gérées en collectif. Un exemple vivant pour les générations qui ont suivi, les raisons de leur combat d’hier étant, quasiment, les mêmes 50 ans après. Choix de société, mode de vie, gestion des communs. 
Les 7500 personnes présentes sur les 4 jours allaient de chapiteaux en tentes, de cantines en buvettes. Partout se défaisait ce monde, on détricotait la toile d’araignée géante qui nous emprisonne, nous asphixie et nous tue, (agro-industrie, lobby militaro-nucléaire, extractivisme, financiarisation globale), afin de tisser des liens pour un monde vivable, pour tout le vivant !
Ambiance détendue, foule studieuse, attentive, réactive, curieuse, combative, joyeuse, frigorifiée, affamée, assoiffée… en tout cas, heureuse d’être là !   
Un brassage énorme d’idées, d’analyses, d’expériences parfois de solutionnisme simpliste et hélas, il faut bien le dire, loin de la société métissée et transclasse que j’espère ardemment, depuis toujours. Toutefois, ce fut un rassemblement transgénérationnel du plus bel effet. J’ai fait le plein de tout et j’ai ajouté de belles rencontres à mon biotope.
El pueblo unido etc. etc.